Fruit d’un travail de près d’un an, l’amendement que je portais sur la protection juridique du principe d’antériorité est élargie aux activités sportives, touristiques et culturelles déjà existantes a été voté aujourd’hui, à l’Assemblée nationale.
Extrait de mon interview du 20 janvier 2020 dans Le Télégramme sur le sujet :
Comment êtes-vous arrivée à porter devant l’Assemblée nationale cet amendement qui fait prévaloir le principe d’antériorité d’un lieu culturel, en cas de conflit avec les riverains ?
Lors de la venue de Françoise Nyssen, en 2018, avait été abordée la question du Run Ar Puñs, salle de concert à Châteaulin, qui était soumise à des pressions de voisinage. Richard Ferrand était présent. Il m’a alors été proposé de prendre en charge ce sujet, depuis longtemps porté par les associations. Une proposition de loi a été travaillée pendant un an, dans le cas où l’amendement ne passerait pas. Mais il a fait consensus.
Que dites-vous aux riverains qui cherchent la tranquillité ?
Je suis dans le « en même temps ». Je défends les deux. Les gens ont le droit au sommeil, mais les exploitants aussi ont le droit de créer une animation dans nos villes. Il faut savoir que cet amendement ne concerne pas les activités de bars mais culturelles : les concerts, les festivals, les fêtes de villages. Je me suis rendu compte que plusieurs endroits avaient été concernés par des recours, que l’on peut considérer comme abusifs, du voisinage, sur des activités préexistantes à l’installation des riverains. Ensuite, j’ai voulu aller plus loin et l’étendre aussi aux activités touristiques et sportives.
J’imagine que la mesure n’est pas très populaire auprès d’une certaine partie de la population ?
Il faut savoir que la notion d’antériorité, elle existe depuis longtemps pour l’agriculture, les aéroports, le commercial. Les bars étaient déjà dans la loi. Beaucoup de gens m’ont écrit en me disant que j’autorisais les bars à faire du bruit en bas de chez eux. C’est faux, nous n’autorisons pas à faire du bruit. C’est aux gérants des établissements en question d’éduquer leur clientèle ou de mettre en place des installations pour réduire les nuisances sonores. Mais nous ne sommes pas d’accord qu’on dise stop au Festival de Cornouaille parce que le biniou gêne le voisinage, par exemple. Nous recherchons le vivre ensemble et que nos centres-villes restent vivants, le soir aussi.